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Retour en arrière: Trek dans la région du Langtang et de Gosaikund

juillet 15, 2011 By: Pepifleuf Category: Népal

L’avion approche de Kathmandu. Sous nos pieds nous découvrons une vallée complètement plate avec des petits immeubles colorés et éparpillés. Par-ci, par là une colline surgit brusquement du sol, couverte de rizières en terrasses. Et puis il y a ce temple que nous voyons, plus haut que le reste et couvert de nombreux drapeaux népalais. Ce que nous ne savons pas encore, c’est que nous allons passer nos premiers jours à 200m de ce temple  !

Notre guide Chhongba de l’association Shakti Népal vient nous accueillir à l’aéroport. Hop on embarque à 5 dans une voiture plus petite qu’une twingo avec nos sacs sur le toit et c’est parti dans la jungle de la circulation de Kathmandu. Nos yeux se posent partout, notre nez s’ouvre à ses nouvelles odeurs, notre esprit enregistre toutes ces choses longtemps rêvées mais jamais imaginées comme telles.

Nous logeons dans le quartier de Bodnath, un peu à l’écart du centre ville. Chhongba nous pose à l’hôtel et on se donne rendez-vous pour le souper. Parfait, le temps de s’installer et d’une bonne douche pour se remettre du trajet. A 17h30 nous sortons de la chambre et là, c’est le choc : la nuit est tombée, il fait complètement noir. Pas un seul lampadaire, pas une seule lampe quelque part, la ville est plongée dans l’obscurité. Nous apprendrons plus tard qu’il n’y a plus assez d’électricité pour fournir en continu de l’énergie à la tentaculaire Kathmandu qui grossit de façon anarchique chaque jour. Seulement 2 sessions de 4h d’électricité par tranche de 24h selon un calendrier quotidien. Ce soir, nous aurons l’électricité de 1h à 5h du matin.

Quelle sensation étrange de découvrir une ville sous la lumière de sa frontale et de quelques bougies dont se contentent les habitants ! Il y a du monde dans la rue, des enfants, des mendiants, des vendeurs, des pèlerins qui viennent régulièrement prier autour du temple de Bodnath en en faisant 3 fois le tour selon la tradition bouddhique, dans le sens des aiguilles d’une montre.

Chhongba nous attend dans un petit restaurant où nous dégustons nos premiers plats népalais à la chandelle, assis sur un canapé défoncé.

Nous rejoignons nos lits dans un mélange de fatigue et d’excitation de se retrouver là. C’est parti pour 4 mois d’aventure !

1h du matin : l’électricité est revenue, qui a touché à l’interrupteur ?!!

3h du matin : des tambours, une flûte plaintive… nous logeons dans l’enceinte d’un monastère et les moines sont matinaux…

Nous passons nos 2 premiers jours à Kathmandu à la découverte de notre quartier et de celui de Thamel, le quartier touristique de la capitale.

Temple de Bodnath

Temple de Bodnath

Temple de Bodnath

Dubar square, proche de Thamel

Premier jour du trek :

5h du matin, nous avons rendez-vous avec Chhongba pour partir au bus.

5h30, toujours pas de guide. Coup de téléphone (ça serait quand même dommage qu’il nous oublie !), petit problème de taxi, il arrive dans 5 minutes.

5h50, Chhongba arrive tout essoufflé. Vite le bus part dans 40 minutes !

5h55 nous sommes dans le taxi qui a bien compris que nous étions en retard. On se cramponne !

6h26 : ouf le bus est encore là ! On sort en courant, on attache les sacs sur le toit est c’est parti pour …. 10h ! On fait connaissance avec Sherku et Kusang, nos porteurs, 2 adorables gars qui seront à nos petits soins.

Les bus locaux

On nous avait prévenus que nous aurions nos plus grosses sensations lors du trajet en bus. Le début n’est pas si impressionnant que ça. Certes la route tourne pas mal mais l’état est plutôt bon. Et puis petit à petit la route se rétrécit, le goudron se transforme en terre poussiéreuse. Et le ravin se fait de plus en plus profond.

Fabuleux paysage... mais vertigineux !

Accident de bus

Pepito : « Fleuf, ne regarde surtout pas par la fenêtre ! »

Quelle est votre première réaction quand on vous dit ça ? Forcément mes yeux se tournent immédiatement dehors et j’aperçois un bus dans le ravin dans une position verticale inhabituelle.

Fleuf : « Mais pourquoi tu me montres ça ?!!!

– Ah mais non, je t’avais justement dit de ne pas regarder ! »

Le bus s’arrête régulièrement pour charger ou décharger personnes, sacs de riz, poules, chèvre… à l’intérieur nous devons être plus de 40 pour normalement 25 places. Sur le toit ce n’est pas mieux, les cages de poules s’entassent et la chèvre, debout, tente comme elle peut de garder son équilibre parmi les trentaines de personnes qui sont assises là-haut.

 

Chargement de poules

On s’arrête à quelques postes de contrôle  qui font descendre les gens du toit, c’est interdit. On passe le contrôle et environ 50m plus loin, tout le monde réembarque sur le toit.

Les dernières heures sont éprouvantes, les sensations fortes sont finalement bien là. On ne peut que faire confiance aux freins du bus qui prend un peu trop de vitesse à notre goût dans les descentes, on sert les fesses à chaque virage quand on voit le fond de la vallée à des centaines de mètre dessous, et on prie pour ne pas croiser.

On atteint finalement Syabru Besi avec soulagement sans penser au retour que nous devrons faire dans 12 jours !

Première nuit bien agréable, on récupère du trajet en bus où nos « grandes » jambes sont restées coincées de trop longues heures entre des sacs de riz et le siège de devant.

Deuxième jour :

C'est parti pour 11 jours de marche !

Petit singe des montagnes

Journée de 5h de marche environ, dans un décor enchanteur. Nous passons notre premier pont, nous grimpons nos premiers (et loin d’être les dernier) escaliers, qu’on redescend de l’autre côté à peine arrivés au sommet, pour en remonter d’autres quelques mètres plus loin.

Nous longeons une jolie rivière, on aperçoit des singes, et on grimpe assez fort pour terminer la journée. En fait quand on nous annonce 1000m de dénivelé en une journée, il faut savoir qu’on va en faire probablement 50% de plus, le Népal étant une succession de montées et de descentes ! Welcome to Nepal !

 

Premier pont népalais

Et ça continue...

Vieille femme lors de la pause du midi

Boubou se remet des efforts devant un bon plat !

Notre premier lodge, tout en longueur, est installé sur une pente, nous offrant une magnifique vue sur la vallée plus bas et sur les premiers sommets enneigés juste en face de nous.

 

Premier lodge du trek

 

Troisième jour :

On monte, on descend moins que la veille. On traverse une forêt, puis une plaine avec rhododendrons en boutons et quelques ponts. On atteint 3000m d’altitude où des militaires tamponnent notre permis de trek. Et on atteint le village de Langtang avec plaisir en fin d’après-midi. Il commence à faire froid. Dans la soirée quelques flocons de neige viennent nous rappeler que la saison froide n’est pas encore totalement terminée.

 

Sur la route...

Sur la route...

Lodge du déjeuner

Préparation du repas

Des ponts, toujours des ponts...

Petit garçon dégustant un yaourt au lait de yak

Arrivée à Langtang

Moulin à prière, à eau. Attention, à contourner par la gauche

Quatrième jour : journée de repos

Pour nous habituer à l’altitude nous passons la journée dans le village de Langtang. Ce n’est pas juste un regroupement de lodges pour touristes, mais un village habité par des personnes qui y vivent toute l’année, qu’il pleuve, vente ou neige. L’hiver c’est jusqu’à 1m de neige qui peut s’accumuler dans les ruelles et les toits du village.

Village de Langtang

 

 

Préparation du thé tibétain

Chhongba nous fait visiter le monastère tout de bois et sur le passage, des habitants nous invitent à boire du thé tibétain. En effet la majorité des habitants sont exilés du Tibet et qui se sont installés là il y a plusieurs dizaines d’années.

Le thé tibétain, c’est cet étrange thé salé au beurre de yack. La première gorgée est étonnante et puis on s’y fait doucement… mais le soucis réside dans chaque habitation où nous nous rendons, on nous prépare une énorme théière qu’il faut totalement finir avant de repartir, question de politesse. La première fois ça va, la deuxième est un peu plus dure, la troisième fois on n’en peut plus, on a l’impression de boire du beurre fondu !

La technique : boire doucement et laisser les autres terminer leur tasse en premier comme ça ils se feront resservir alors que vous boirez toujours votre première tasse !

Nous sommes touchés par l’accueil qui nous est réservé par les habitants. Les enfants nous sourient, tout le monde nous dit bonjour. Mais parfois nous ressentons aussi que nous sommes une source potentielle de revenus pour eux et n’arrivons pas toujours à distinguer si les gens sont intègrent avec l’accueil qui nous ai fait. Mais nous ne pouvons pas rester insensibles à leur situation souvent très précaire et nous leur en somme infiniment reconnaissants de nous inviter chez eux, même si c’est pour tenter de nous vendre en partant un petit bracelet.

Vieilles dames vers le monastère

Les enfants passent leur journée dehors

Les drapeaux, présents sur toutes les maisons

 

Cinquième jour :

La journée s’annonce tranquille : 400m de dénivelé, fastoche ! La grisaille de la veille a laissé place à un magnifique soleil. Le panorama est tout simplement superbe, et au fur et à mesure que nous grimpons nous nous rapprochons de ces si hauts sommets.

Sur la route ...

Nous atteignons le petit village de Kyangi Gompa pour le repas de midi que nous prenons sur la terrasse, au milieu d’un cirque de hauts sommets enneigés.

Boubou à Kyangi Gompa

 

 

D’avance on savoure la sieste que l’on va effectuer au soleil. Sauf qu’on n’avait pas prévu que Chhongba allait arriver et nous dire « C’est bon vous avez bien mangés ? Alors c’est reparti ! » Comme ça c’est reparti ?

Oui, petit changement de programme : le temps est magnifique aujourd’hui alors il faut en profiter pour faire la petite « colline » environnante car le « petit » pic prévu pour le lendemain risque d’être annulé s’il fait mauvais temps, et surtout il y a un grand risque de ne pas pouvoir aller au sommet à cause d’une trop grande quantité de neige.

On attaque donc la « colline » en début d’après-midi. Il faut savoir que la colline s’élève quand même à 4700m. On interroge donc Chhongba :

« Mais pourquoi parles-tu toujours de colline ? »

« Oh parce que ce n’est pas haut du tout, c’est juste une colline »

« … »

N’empêche que la colline et ses 1000m de dénivelés nous auront bien fait baver. La montée se fait en 2h30 par une pente raide. Le chemin serpente en petits virages. Nous montons doucement mais surement. Chhongba nous montre le sommet. Quoi, déjà là ? Oui oui ! Nous atteignons avec grand plaisir le sommet d’un petit pic rocheux couvert de ces traditionnels drapeaux népalais. Sauf que nous n’avons pas l’impression d’avoir gravi 1000m de dénivelé… sauf que ce n’est que le 1er sommet et que Chhongba ne voulait pas nous décourager !

1er sommet

1er sommet

Nous sommes fatigués mais ça serait trop bête de s’arrêter là. Et puis la pente se fait plus douce, même si les abords sont légèrement plus vertigineux. Et enfin le voilà le sommet, le vrai, enneigé. Des dizaines de drapeaux flottent dans le vent, nous posons également le notre. On y est arrivé !

 

Superbe panorama, autant sur tous les sommets aux alentours que sur le glacier voisin. Comme une carte postale ! Nous sommes heureux.

Le soleil baisse tranquillement et c’est l’heure du retour, mais malgré ça Chhongba nous laisse savourer le plaisir d’être arrivés au plus au sommet que nous effectuerons pour notre premier trek. A ce moment là nous oublions toutes les douleurs, toutes les difficultés éprouvées, ce n’est que du bonheur.

Sherku et Kusang sont également contents d’être là, c’est la première fois qu’ils gravissent « la colline ». Ils prennent des photos avec leur téléphone portable pour leur profil facebook !

 

Vue du 2nd sommet

Nous aussi on accroche nos drapeaux !

 

2ème sommet: on y est !

 

 

2nd sommet

Cette fois le soleil se fait bas, il faut y aller. Les montagnes s’éclairent d’une belle lumière rose-orangée, on ne regarde pas où on met les pieds, nos yeux restent fixés sur les sommets qui changent continuellement.

On redescend...

Coucher de soleil sur les sommets

Coucher de soleil sur les sommets

 

 

Nous atteignons le lodge à la tombée de la nuit, de justesse pour y voir quelque chose, évidemment toutes nos frontales étaient restées au lodge !

Le dhal-bat du soir (littéralement riz-lentilles), ce plat de riz accompagné d’un curry et de légumes (le tout à volonté), dégusté autour du feu, est bien plus apprécié après une si belle journée.

Sixième jour :

Nous aurions pu nous rendre au sommet du Tsergo Ri aujourd’hui, malheureusement la situation météorologique étant incertaine nous préférons passer une journée plus reposante et rester sur la belle ascension de la veille. Et nous avons bien fait, le temps se dégradant en milieu de journée.

Journée plus reposante dit quand même 6h de marche ! Pas de dénivelé par contre, nous nous enfonçons dans la vallée en longeant le cours d’eau du Langtang. On en profite pour demander comment ça se fait qu’avec tant d’eau et de barrages au Népal il n’y ai pas assez d’électricité.

Chhongba nous explique que le Népal est en effet le 2nd pays au monde le plus irrigué après le Brésil. Beaucoup d’eau donc, permettant la construction de barrages hydrauliques. Sauf que le Népal n’étant pas très riche et n’ayant pas besoin non plus de beaucoup d’électricité il demande l’aide entre autres de son grand voisin, l’Inde, pour la construction.

Les barrages étant donc financés par l’Inde, le Népal lui vend l’électricité produite et n’a plus l’argent pour pouvoir lui en racheter. Toutes les ressources partent donc à l’étranger. Et la situation s’empire car les demandes en électricité sont de plus en plus fortes principalement à Kathmandu, cette ville qui a grossit de manière anarchique suite à la fuite des paysans persécutés par la répression Maoïste des années 2000 (les Maoïstes sont maintenant au pouvoir).

Nous rentrons au lodge en milieu d’après-midi. Le temps s’est couvert, nous restons au près du feu pour tenter d’y trouver un peu de chaleur.

Dans les hautes vallées

Dans les hautes vallées

Les rivières gelées

Pique-nique à l'abri du vent

Les hautes sommets, de + de 6000m

Septième jour :

Notre bouteille d'eau dans la chambre: la nuit a été froide !

Que c’est dur de sortir de son duvet le matin, la température a été négative pendant la nuit ! Sortir de la chaleur de son duvet et enfiler des vêtements froids… il faut faire vite pour aller encore plus vite auprès du feu et manger un porridge !

 

Aujourd’hui nous redescendons jusqu’au lodge du premier jour. Longue journée de descente agrémentée de pauses régulières de thé.

A 3000m d’altitude on repasse par le poste militaire, on vérifie à nouveau notre permis de trek.

Nous atteignons avec grand plaisir le lodge. Il fait doux, et surtout il y a une douche, et chaude ! des petites choses simples font parfois un grand plaisir ! On se permet même une bonne bière pour cette première partie du trek effectuée.

 

On repasse par le village de Langtang

 

Huitième jour :

Sur le papier il n’y a pratiquement pas de dénivelé. Ca, c’est sur le papier.

En pratique on descend 1000m pour en remonter 1200. Et c’est tout de suite plus difficile !

On descend en bas jusqu'au pont, pour remonter encore plus haut de l'autre côté

 

 

Nous quittons la vallée du Langtang pour découvrir celle de Gosaikund. La végétation change, les montagnes aussi. Nous ne voyons pas encore de sommets enneigés, nous longeons des bambous, des cultures en terrasses. Des cultures en terrasses que nous grimpons en fin de journée de marche pour nous rendre dans le village de Thulo Syabru tout en hauteur. Les dernières marches sont difficiles mais le lodge est là, tout au sommet sur une crête, et permet d’observer un superbe panorama sur les vallées de chaque côté.

Des escaliers... et encore des escaliers !

Le village de Thulo Syabru tout en hauteur se cache dans les cultures en terrasses

Notre chambre, au sommet d'une crête

Neuvième jour :

Courte journée de marche, mais au niveau difficulté, c’est dans le top des journées difficiles ! Nous réalisons 1000m de dénivelés en … 2h20. La montée est très rude et même les porteurs d’habitude assez peinards en bavent un peu (un peu !)

L’atmosphère est étrange car au loin sur un autre versant il y a un incendie, ce qui fait que le soleil voilé et le ciel rosé nous apparaissent comme lors d’un coucher de soleil.

La pause du midi après cette montée est la bienvenue. On s’attarderait bien mais il fait un peu froid et il faut continuer la marche. On repart donc pour … 3/4h de marche !

« Quoi, on est déjà arrivés ?!! » Alors ça c’est de la surprise ! Nous atteignons le lodge en milieu d’après-midi, nous sommes dans un superbe hébergement, et on peut même faire une petite sieste au soleil. Un régal !

Vue sur le village posé sur sa crête

Les temples, partout, même au milieu des forêts

Quelques passages neigeux

Temps libre le soir pour faire des parties de billard local

Dixième jour :

Dernière journée d’ascension. Après un court passage sous des pins (oui oui), on atteint une raide pente. On aperçoit au loin le lodge où nous allons manger, ce n’est pas très loin, mais très haut ! Chaque pas nous en rapproche un peu plus, mais ça nous parait toujours trop loin encore. Le vent s’est levé, il fait froid.

Enfin nous faisons la pause dans un lodge froid. Seul le feu de la cuisine nous réchauffe légèrement.

On se réchauffe !

 

 

Nous repartons sous un vent glacial en direction d’une crête. Nous sommes emmitouflés sous toutes nos épaisseurs mais le vent s’infiltre encore sous la capuche.

La montée dans le froid

Enfin nous basculons sur un autre versant et le vent est totalement retombé. Et nous avons même vite chaud car le chemin suit la corniche et le précipice est plutôt impressionnant !

 

Petite corniche pour rejoindre les lacs de Gosaikund

Gosaïkund, nous voilà au bord des magnifiques lacs de Gosaikund perchés à plus de 4000m d’altitude. Le lodge est situé proche du lac principal. On se réchauffe au bord du feu et Chhongba nous propose de nous balader un peu dans le village. On hésite, il fait froid et on a déjà bien crapahuté. Bon c’est dommage d’être là et de ne rien faire alors c’est parti.

Le lodge surplombe le lac

On longe le lac encore gelé, ce lac mythique. Doucement l’atmosphère sacrée du lieu nous envoûte à notre tour. On entreprend tout le tour du lac, on s’enfonce parfois d’une bonne dizaine de cms dans la neige mais la magie du lieu nous fait totalement oublier le froid et la fatigue accumulée de la journée. On termine le tour du lac par un magnifique coucher de soleil au fond de la vallée que nous surplombons.

 

Onzième jour :

Courte journée pour redescendre au lodge de la veille. Le vent est retombé, le ciel est totalement dégagé et nous nous retrouvons face à un panorama à couper le souffle : devant nous l’immense chaine de l’Himalaya nous fait face. Nous apercevons même au loin des 8000m et la chaine des Annapurnas. Wouah, quel décor ! On resterait des heures à contempler toutes ces montagnes les plus hautes du monde.

La redescente est facile, nous retraversons la forêt de pins. Il fait chaud, il ne manquerait que les cigales et on se croirait dans le sud de la France !

Un lac de Gosaikund sous le beau soleil du petit matin

 

La corniche en sens inverse

Panorama avec au loin les Annapurnas à gauche

 

 

 

 

Douxième jour :

Grosse descente jusqu’à Dhunche. C’est assez raide et nous plaignons les randonneurs que nous croisons, chacun son tour d’en baver !

Nous atteignons notre ville d’arrivée en début d’après-midi où nous déjeunons avant de parcourir le lieu à la rencontre de la vie Népalaise. Retour doux à la civilisation.

Par la fenêtre de l’hôtel nous voyons la route empruntée par les bus… et on pense déjà au chemin qu’il va falloir parcourir, aux précipices que nous allons approcher, vivement le lendemain soir !

Ca redescend raide

Et encore des escaliers !

Fin du trek !

Arrivée au village de Dhunche

Dhunche

Dhunche

Dhunche

La route que l'on va emprunter le lendemain...

 

Treizième jour :

Le bus part à 7h30. 7h45 le moteur est mis en marche, 7h50 on part.

7h51 on s’arrête prendre des passagers qui attendaient depuis 30 minutes le passage du bus à 150m du départ.

7h52 nouvel arrêt. Idem à 7h53, 7h54 ….

On ne sait pas vraiment quand on a vraiment quitté le village finalement.

Il a beaucoup plu pendant la nuit, le chemin est boueux et il arrive au bus de glisser ou de s’embourber. Tellement que tous les passagers ont dû descendre et qu’il a fallu 3 essais au bus pour monter une petite côte.

Le retour, pourtant bien plus court que l’aller, nous parait long. On s’arrête plusieurs fois pour charger ou décharger, pour croiser, pour changer un pneu (même pas crevé!), pour observer un accident mortel qui s’est passé la veille.

Nous atteignons avec soulagement Kathmandu en milieu d’après-midi.

 

On croise...

On croise toujours

On pousse

On change de roue

On discute calmement lors d'un accrochage

Et on longe toujours de beaux mais vertigineux paysages

Enfin, Kathmandu !

Après une telle expérience de vie que nous avons partagés avec notre guide Chhongba et nos porteurs Sherku et Kusang nous ne pouvons pas leur dire au-revoir comme ça à la porte d’un taxi.

Nous partageons un dernier repas tous ensembles dans le 1er restaurant, sur les canapés défoncés et à la lumière de chandelles.

Nous n’avons pas développé dans ce récit plus que ça les rapports, les échanges et le soutient que nous ont donné nos accompagnateurs, ce n’était pas le but, nous dirons juste qu’ils ont été une équipe formidable. Nous n’étions par des touristes accompagnés par un guide et des porteurs, nous étions une belle équipe entière.

 

Merci à vous, Chhongba, Sherku et Kusang !

Si un jour le Népal vous tente nous ne pouvons que vous conseiller le très bon compagnonnage de l’équipe de Shakti Népal. Et en plus d’une très bonne équipe, vous participerez au développement de cette association pour aider des enfants en difficulté à Kathmandu, ainsi qu’à l’aide des personnes de Langtang village à isoler leur maison contre le froid qui sévit le ¾ de l’année.

Les "grands" de l'école construite par Shakti Népal. Un grand MERCI à tous ceux qui nous ont aidés pour leur apporter jeux et fournitures scolaires !

 

Thulo Syabru

La ronde des volcans (3/3): L’enfer soufré du Kawah Ijen

juin 27, 2011 By: Pepifleuf Category: Indonésie

Au crepuscule, a Pos-Patulding (au pied du Kawah Ijen)

Quelques 8h de jeep plus tard, entre routes correctes et chemins défoncés, nous voila a Pos Patulding au pied de notre dernier volcan Javanais, le Kawah Ijen. Peut-être en avez-vous entendu parler dans des émissions comme Ushuaia ou, un peu moins culturel, Pékin Express.

Le volcan Kawah Ijen n’est pas connu pour son altitude (quelques 2200m) mais plutôt pour son magnifique lac émeraude ou turquoise, selon l’heure de la journée, et surtout son activité minière de soufre.
Le Kawah Ijen est une exploitation minière ou chaque jour depuis des centaines d’années des hommes, uniquement des hommes, extraits à la main des kgs de soufre qu’ils transportent ensuite sur le dos. 80kgs de soufre dans des paniers relies par un bâton de bois qu’ils portent sur une épaule.
Généralement les hommes effectuent 2 trajets dans une journée, soit environ 150kgs, la deuxième charge étant souvent inferieure a la première.
Nous sommes partis à la rencontre de ses hommes et de ce fameux volcan.
Lever a 3h du matin, (ouach ! ca fait tôt, on ne s’est pas encore vraiment remis de notre excursion du Semeru) nous attaquons la montée dans la froideur de la nuit, brrr. Tout de suite nous rejoignons un porteur qui, en simple tee-shirt, entreprend sa première ascension de la journée.
Ca grimpe fort, mais a la lumière de la frontale on ne s’en aperçoit pas tant que ca. Psychologiquement c’est ce qu’il y a de bon a randonner de nuit (mais c’est bien la seule raison !)

Au clair de la lune ….

Nous ne savons pas vraiment les paysages que nous traversons lors de ces 1h15 d’ascension (3 kms), mis a part la vue lointaine de l’ombre du volcan voisin éclairé par la pleine lune.

Nous arrivons au bord du cratère alors qu’il fait encore nuit et entreprenons la 1/2h de descente jusqu’au lac et la mine de soufre. Nous ne voyons rien, mais l’odeur de soufre est bien présente, nous sommes obligés de porter un masque. Les porteurs, eux, se contentent d’un bout de leur sarong (sorte de paréo très porté ici)
Le soufre chaud sort par des tuyaux et comme il fait encore nuit, ce sont des flammes bleues que nous voyons sortir des flancs du cratère.

 

Les flammes de soufre sont bleues avant l’aube

Et puis tout doucement l’aurore pointe son nez et nous commençons à voir le spectacle : la mine, pas immense, est enfoui sous des voluptés soufrées ou les hommes profitent que le vent fasse tourner la fumée pour aller casser à l’aide d’un pic des morceaux de soufre. Quelques secondes à peine et le nuage de soufre se rabat sur eux, faisant s’éloigner les hommes toussant, aux yeux rougis et larmoyants.

 

Vue générale de la mine

Extraction du soufre

Mineur de soufre chargé de ses 2 paniers

Visages …

 

Nous nous sommes retrouvés dans ces nuages de soufre, on retient sa respiration, on ferme les yeux, et quand on a plus d’air, on tente une petite inspiration. L’air rentre dans les poumons mais il n’y a pas d’oxygène, on tousse et on part vite plus loin.
Nous restons fascinés par le travail de ces hommes et restons 3 bonnes heures à regarder leur labeur.

Remplissage des paniers

Bref repos

Extraction

Le chargement est pret

Et puis tout doucement avec l’arrivée du soleil (il fait un froid de canard) c’est tout le cratère qui se noie dans les nuages, il faut alors remonter au sommet du cratère.

 

La fumée couvre peu a peu le lac et le fond du cratère

Remontée du cratère

 

 

La lente remontée telle des fourmies

Le retour du volcan …

En fait les hommes préparent leurs 2 portées de soufre qu’ils montent au bord du cratère, avant d’entreprendre la descente successive des 2 paniers.
A mi chemin se trouve une première pesée, une seconde a lieu juste avant le déchargement dans le camion qui transportera le soufre jusqu’à la l’usine a une vingtaine de kms.

 

La pesée

Les hommes sont payé au kilo, 625 Rps/kg, soit environ 48 000Rps par portée, 4 euros. Une misère pour le travail et les conditions, mais c’est 2x mieux payé qu’un travail dans une culture de café qui se trouve pas loin, on reste maitre de ses horaires (les mineurs travaillent par exemple 2 semaines puis se reposent 1, ou travaillent 1 semaine et se reposent 3 jours…), et surtout ils sont sur de trouver du travail ici.

Nous redescendons le volcan en même temps que plusieurs mineurs qui avancent bien plus vite malgré leur chargement.
Pour rejoindre notre prochaine destination nous décidons d’emprunter le camion qui transporte le soufre, le même camion qui transporte aussi les mineurs jusqu’à la ville la plus proche.

Le camion redescendant le soufre. 4 trajets dans la journée

Dans le camion …

Nous y rencontrons Paing (prononcez « fine » a l’anglaise) qui rentre chez lui après seulement 1 aller-retour a la mine de 70kgs car il ressent encore les douleurs dorsales d’un récent accident de moto. Il nous invite à séjourner chez lui, dans son village.
Nous sommes crevés et ne rêvons que d’un bon lit douillet mais sommes également tentes, nous acceptons donc de passer 1 nuit.
Ce seront finalement 2 nuits que nous passerons chez Paing, et nous y serions peut être restes plus longtemps si nous n’avions pas une réservation pour les jours suivants.

Un petit village d’une centaine de maisons réparties autour d’une unique rue, des rizières a étages d’un vert magnifique bordées par d’immenses palmiers, pas un seul touriste, pas même un petit warung (resto local), nous sommes dans notre élément. Les enfants chahutent en rigolant devant nous, dans la maison ou nous logeons la porte est toujours ouverte et les voisins rentrent et sortent comme bon leur semble. On se parle d’une maison à l’autre, les murs ne sont pas épais.
On prend son bain dans la rivière, la même dans laquelle on fait la lessive avec l’eau jusqu’aux genoux. Et on achète notre café torréfié et moulu juste devant nos yeux.
Nous passons 2 jours déconnectés du temps ou Nini, la femme de Paing, nous apprend à faire des donuts (un comble d’apprendre une telle recette dans un trou paume comme cela !), et en échangent nous leur transmettons la recette de la pate a crêpes… avec lait concentre sucre SVP, nous sommes arrives a un résultat plus que satisfaisant et avons ravis nos hôtes, voisins et même le papy âgé !

Dans les alentours du Kawah Ijen

Paing devant « son » volcan, qui nous a invité chez lui

Le papy et son petit-enfant

Torréfaction du café et dégustation

Apprentissage de la pate a crepes

Et réalisation de donuts !

Nous sommes maintenant a Bali en compagnie de Delfe qui nous accompagne pour les derniers jours.
Nous devrions encore mettre le blog a jour avant …. ben avant quoi !

Pour illustrer cet article, voici une vidéo intéressante de France 5 sur le Kawah Ijen :

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Mise à jour pour infos pratiques :

Paing reçoit avec plaisir des touristes chez lui afin de faire découvrir son village. Si cette belle rencontre vous intéresse vous pouvez le retrouver sur son site internet.

Se rendre au Kawah Ijen:

Si vous êtes pressés, de nombreuses agences touristiques proposent de faire une excursion, transport – logement – guide compris, que ce soit de Bali ou de Yogyakarta à Java. Ceci n’est pas notre mode de voyage nous n’en parlerons donc pas plus que ça.
Si vous avez le temps, rendez-vous seul au volcan, les mineurs vous accompagnerons et serons heureux de vous montrer leur travail.

  • de Bali: Ferry jusque sur l’île de Java. De là il faut trouver un bémo ou un taxi-moto pour rejoindre Banyuwangi. Le moyen le plus fun consiste ensuite à prendre le camion de soufre qui mène directement au pied du volcan à Pos Patulding. Possibilité d’y loger (très rustique) pour faire l’ascension du volcan le lendemain matin.
    Ou prendre rendez-vous avec Paing sur son site internet.
  • de Java: se rendre à Bondowoso, puis à Sempol. Les guides indiquent quelques rares hôtels pour y dormir. Essayer de pousser jusqu’à Pos Patulding pour y passer la nuit, il y a quelques chambres très rudimentaires au pied du volcan. Ca permet de le gravir pour le lever de soleil avec un départ entre 3h et 3h30 à pied.

La ronde des volcans (2/3): Semeru, sur le toit de Java !

juin 19, 2011 By: Pepifleuf Category: Indonésie

Départ pour un trek de 3 jours pour l’ascension du volcan Semeru, toujours en activité depuis plusieurs années et culminant a 3676 m. Régulièrement le volcan laisse echapper des petits nuages de fumée blanche, environ toutes les 3 heures. Nous espérons apercevoir cette activité de plus près : nous n’allons pas être déçus.

Nous commençons à Ranu Pani, petit village d’agriculteurs qui sèment principalement des patates, carottes, choux et tomates. Un guide parlant anglais et deux porteurs en sweat et bottes de caoutchouc (et oui, a priori, c’est ce qu’il faut quand on est deux pour une expédition de 3 jours) nous accompagnent pour emmener eau, nourriture, tente et duvet.
Mais quand nous decouvrons la condition du portage nous avons un peu honte… les conditions au Népal sont a coté excellentes !

Porteur, en simple sweat, bottes de caoutchouc, et surtout pas de sac a dos

3h de marche et nous atteignons Ranu Kumbolo, ou se trouve un magnifique lac.

 

Premier campement, a Ranu Kumbolo

Lac de Ranu Kumbolo

Les porteurs profitent de l'apres midi pour pecher avec des cannes a peche de fortune... et ca marche plutot bien

Nous faisons la connaissance avec une expédition indonésienne d’une dizaine de personnes, « Ring of Fire », qui réalise un documentaire sur l’ensemble de l’Indonésie afin de montrer la richesse de leur pays. Un « travail » effectué avec des grands moyens : camera Haute Définition, hélicoptère sur certains lieux, 4×4, motos, liaisons satellite pour transmettre les images enregistrées et le tout sponsorisé et subventionné par des grandes marques. Ce sont de vrais pros, dignes d’un « Rendez-vous en terre inconnue ». Tres sympas, ils sont contents de monter avec deux Français, nous passons la soirée en leur compagnie en se réchauffant autour d’un feu de camps.

La nuit il fait froid, tres froid, même au bord des feux. Nous campons sous une tente au format indonésien, c’est dire trop petite pour 2 européens, nos pieds et la tête touchent les 2 bouts, et avec les -3 degrés à l’extérieur, il faut tenter de ne pas toucher la toile de tente. Dur ! Notre duvet fait 3 mm d’épaisseur et n’est évidemment pas suffisant pour dormir convenablement, heureusement que nous avions prévu le coup en demandant un duvet supplémentaire. Ca reste tout de même une sacrée nuit …

Je (Pepito) prends mon courage a deux mains pour le lever de soleil a 5h30 du matin, l’herbe est gelée, le soleil pointe son nez au bord du lac et certains Indonésiens sont ravis de voir pour la première fois de leur vie du gel. Nous nous en serions passes, ca caille !

Brume matinale

Départ pour la seconde étape, Arcopodo, que nous rejoignons en 3h. Sur le chemin nous découvrons cette bête de Semeru, ce parfait cône avec sa pente a  45 degrés.

Depuis Kalimati on apercoit l'activité du volcan

Voila donc a quoi ressemble le Semeru... Hmmm, sceptique pour la montée finale !

De ce lieu le guide estime qu’il nous faudra environ 3h d’ascension. L’expédition « Ring of Fire » en prévoit 7h. Hmmmm, bizarre, pourquoi on mettrait moins de temps ? Tout simplement et en toute modestie, nous sommes plus rapides ! Les Indonésiens ne sont pas montagnards et dorment en cours de route lors de leur tres (trop) nombreuses pauses.

Cette nuit la, la température est meilleure car nous sommes protégés par les pins qui nous entourent, le cadre est idéal pour passer une bonne nuit.

Les porteurs se rassemblent autour du feu pour se rechauffer

Lever a 2h30 du matin, thé chaud et toasts pour nous mettre en jambe et c’est parti a 3h du matin pour cette ascension que nous avons tant redoutée. Sable et pierres volcaniques nous demandent beaucoup d’énergie, 3 pas en avant, 1 pas en arrière.

On attaque a 3h du matin a la frontale

Bizarrement nous ne sentons pas la fatigue. Nous qui redoutions de nous dire comme souvent « Mais qu’est ce qu’on fout la, et en plus on a paye pour ca, mais pourquoi je ne suis pas dans mon bon lit douillet ! » sommes plutôt en forme et motivés.
Apres 1h de marche nous dépassons un groupe d’Indonésiens, puis un deuxième, qui ont débutés a … minuit !!! Notre ego s’emballe et nous donne des ailes !

En 2h15 c’est le sommet du Semeru que nous atteignons, avant même le lever du soleil ! 3676 m, le sommet de Java, nous sommes heureux de notre petit exploit !

Au sommet, avec notre guide Hermando

Ombre javanaise

Nous apprécions le panorama a 360 degrés qui s’illumine petit a petit avec l’arrivée du soleil quand tout a coup, un gros vrombissement surgit. Tout le monde se tourne vers le cratère, un gros nuage de fumée noire se dégage projetant cendres noires et pierres incandescentes ROUGES ! Oh la la !! Adrénaline, sensations fortes, émerveillement et légère angoisse sont au rendez-vous. On ne sait pas quel est le sentiment le plus intense… On en demandait pas autant !

Brouuuuum..... flou, mais on voit tout de meme les pierres rouges

Explosion de pierres incandescentes

C'est tout proche ...

... aux premieres loges !

Tout le monde se met à courir autour de nous, on en fait donc de même. Tous ? Sauf notre guide qui reste plante la, et nous affirmera plus tard que ce n’était pas dangereux. Quoi ? Une explosion avec de la lave et tu restes la ? Mais non, les pierres ne sont pas montées assez hautes pour être dangereuses ! (ah bon ?) Cependant, cela faisait 2 ans et demi qu’il n’avait pas vu d’explosion de ce genre, quelle chance nous avons eu !

De mon coté (Fleuf), quand je me met a courir en meme temps que tout le monde je ne manque dans la précipitation de m’étaler une nouvelle fois. La seule chose qui me passe alors par la tete est: « Releve toi ma petite, t’as un volcan qui est en train d’exploser a coté de toi, et toi t’as rien trouvé de mieux que de te planter comme une andouille! » Precipitation, excitation, adrénaline, et une minuscule pointe de panique (mais tres petite par rapport au reste) m’aura valu un beau petit bleu sur le genou droit en souvenir, pour completer celui du genou gauche du volcan Merapi !

Nous sommes tout excités, le soleil pointe son nez et commence à nous réchauffer.

Lever de soleil sous le nuage resultant du volcan

Sur le toit de Java, au lever de soleil, apres une belle eruption volcanique !

Panorama, au loin le Bromo

Apres 1h de contemplation, on se remet de nos émotions fortes et nous entamons la descente direction notre camp de base pour le petit déjeuner. Ca va plus vite a descendre qu’a monter ! En chemin, nous croisons des Indonésiens que nous avons doublé dans la montée, extenués (pour rappel ils ont commencé a minuit). Certains n’atteindront pas le sommet… les boules…

La pente finale du Semeru

Sur le chemin du retour ...

En redescendant, nouvelle activité mais toxique cette fois-ci, plus de pierres

Le retour se fait en 6h, sur le même chemin que l’aller et la fatigue se fait ressentir… Nous arrivons épuisés à Ranu Pani sur les coups de 16h après une journée remplis de sensations…

Nous passons la nuit chez notre guide dans sa simple maison, avant de partir en direction du Kawah Ijen, notre prochaine destination volcanique.

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Mise à jour pour infos pratiques :

Le parc du Semeru est ouvert 6 mois de l’année, de mai à octobre.

Ascension avec un guide: il est possible de faire l’ascension seul. Cependant la dernière partie se réalisant de nuit sur le cône du cratère, il est très facile de s’égarer et chaque année des randonneurs se perdent. Nous conseillons donc de se référer à un guide local.

Guide: dans le village de Ranu Pani habite un agriculteur du nom d’Hermanto qui réalise l’ascension du Semeru depuis de nombreuses années. Il est guide local les 6 mois de l’année où l’ascension est autorisée.

Se rendre à Ranu Pani : de grande chance que vous viendrez du Bromo. De là négocier un transfert en moto ou en jeep jusqu’à Ranu Pani: prix négocié en 2011: 150 000 roupies/moto ou 300 000 roupies en voiture. Entre 1h et 1h30 de transport.

Trek avec Hermanto : 800 000 roupies/personne pour 3 jours, avec 2 porteurs, la nourriture et le matériel de camping (toutes les nuits se font sous tente, avoir des vêtements TRES CHAUDS, il gèle la nuit).
Ne pas partir avec un guide du Bromo, ils appartiennent à des tours opérateurs et pratiquent des prix triples par rapport à un guide local.
Attention Hermanto ne fait pas guide le samedi et le dimanche.
Coordonnées : 0828 39 36 348

Durée du trek: possibilité en 2 ou 3 jours.

Jungle équatoriale et jungle du marché

mai 31, 2011 By: Pepifleuf Category: Indonésie

Kalimantan c’est à la fois des étendues plates de jungle qu’on déforeste petit a petit pour y planter des kilomètres de palmiers pour l’huile de palme, mais c’est aussi des étendues de montagnes de jungle épaisse qu’on traverse a coups de machettes. C’est évidemment cette partie de la jungle ou nous nous sommes rendus, dans les Monts Meratus plus exactement.

Petit village de Loksado dans les Monts Meratus

 

 

La jungle regorge d'animaux d'une taille peu habituelle pour nous. Cette fourmie fait environ 3 cms de long

Nous sommes partis 2 jours à la rencontre du peuple Dayak. La pente le 1er jour est impressionnante et il a plu la nuit laissant un sol glissant. Fleuf en fait l’expérience : lors d’une bonne grosse cote bordée de plantes piquantes, coupantes, elle sent ses pieds glisser. Pepito lui tend la main, Fleuf tend le bras et …
10 cms. C’est ce qui aura manque pour que Pepito la retienne. Les pieds de Fleuf glissent et cette dernière s’étale de tout son corps sur la pente raide et boueuse. Ca fait a peine 1h que nous marchons, il y a 8h a faire, ca commence bien !

 

Montée dans la jungle

L'eau est tres presente dans cette jungle

 

Maison Dayak

Le soir nous nous retrouvons dans une Longhouse, ces maisons communautaires qui font la spécialité du peuple Dayak. Et nous sommes chanceux, ce soir c’est la cérémonie bi-annuelle qui regroupe toutes les personnes des villages environnants.
Sauf que ce qu’on ne savait pas, c’est que la cérémonie commençait à 21h pour terminer à …9h le lendemain ! Au milieu de cette Longhouse ou nous dormons se dresse une sorte d’autel fait de bambous et toute la nuit 2 femmes joueront du tambour pendant que 2 – 3 hommes tourneront autour de l’autel en chantant des trucs bizarres. Ils font des pauses tous les 1/4h, à peine le temps pour qu’on s’endorme et ca recommence. Charmante nuit !

 

Le lendemain, pas du tout reposes, nous marchons 5h au total, avec une pause à une très belle cascade rafraichissante qui nous permet en même temps de prendre une belle douche.

Montée, descente, traverseée de rivieres, montée, descente, ...

Autre vilage Dayak

Les ponts indonésiens n'ont rien a envier au ponts Népalais ! Oui nous l'avons emprunté...

Apres cette intéressante excursion dans la jungle qui nous a tout de même bien lessive, nous décidons de faire un bout du chemin en bambou-rafting : une sorte de radeau en bambou guide par un gars avec une grande perche en bambou. Bien sympa, nous traversons quelques rapides ou le radeau glisse tranquillement au dessus des remous de l’eau.

Bambou-rafting !!

Banjarmasin : grande ville du sud de Kalimantan. Cette province se trouve en majorité en dessous du niveau de la mer, ce qui fait que toute infrastructure doit être construite sur pilotis.

 

Achat de victuailles

Levés a 4h30 du matin (on fait pas toujours rêver avec nos vacances !) nous allons au marché de la ville qui se trouve au milieu du canal. Principalement des femmes s’y retrouvent sur leur petite barque pour acheter et vendre toutes sortes de fruits, poissons, poulets. Les barques s’intercalent les unes aux autres, on se penche sur l’une pour voir ce qu’il y a à vendre, on se tient à l’autre pour discuter. Des que le soleil pointe son nez on met ce chapeau si representatif de la region du sud de Kalimantan.

Marché flottant de Banjarmasin

Marché flottant de Banjarmasin

Marché flottant de Banjarmasin

Marché flottant de Banjarmasin

Marché flottant de Banjarmasin

Ce qu'on trouve sur le marché

Et puis nous voila à Kumai, porte d’entrée pour se rendre au parc de Tanjin Puting, un grand lieu de réhabilitation des orangs-outans. Nous partons demain pour 3 jours de decouverte a bord d’une petite peniche, avec rien que pour nous 2 un guide, un capitaine et un cuisinier. On espere se faire chouchouter pendant 3 jours, tout en allant admirer nos proches cousins les singes !

On file manger dans un petit warung, ces etales ou petites echopes qu’on trouve partout dans les rues et qui generalement servent un plat unique.

Warung : Delfe c'est pour toi, pour te preparer aux genre de restos qu'on va se faire a Bali !

A tres bientôt, tres probablement depuis l’ile de Java que nous rejoignons samedi en avion.

Au pays Toraja… funerailles et marche a pied !

mai 12, 2011 By: Pepifleuf Category: Indonésie

Bienvenue au pays Toraja !

Paysages du pays Toraja

Nous voila en Indonésie, sur l’ile de Sulawesi, et plus particulièrement au pays Toraja au centre de l’ile.
Les Toraja, c’est ce peuple hors du commun, chrétiens dans un pays musulman, aux maisons en forme de bateau, aux rites funéraires très particuliers.
C’est simple, ici on vit pour préparer au mieux les funérailles de ses aïeux.  On élève des bœufs pour les sacrifier le jour J, pareil pour les porcs, on attend parfois jusqu’à 6 mois pour enterrer une personne afin de préparer la fête et que toute la famille puisse se réunir. Les gens viennent parfois de la Papouasie pour l’événement.
Faut dire que ce fameux jour J rien n’est laisse de coté, tout est immense.

Nous avons eu la chance de pouvoir vivre une telle journée.
Nous voila donc à l’enterrement de Mme X,  plus de 80 ans, haute noblesse,  décédée il y a environ 6 mois. La fête va durer 4-5 jours, nous assistons au 1er jour.
Des maisons de bois sont construites pour l’événement au milieu d’un grand champ, permettant de loger les centaines d’invites. Tout le monde offre des cadeaux à la famille, généralement un porc ou un buffle. En tant que touriste on nous a conseillé d’offrir une cartouche de cigarettes, c’est moins cher ! Certes moins bon pour la santé mais tout le monde fume ici, et c’est la tradition d’en offrir.
Alors que le cercueil de Mme X trône au milieu du champ, un bœuf est amené juste a coté afin d’y être sacrifié sous les commentaires d’un animateur parlant un vieux dialecte. Un coup de couteau est donné dans la gorge de l’animal qui se met à sauter, le sang giclant à grands coups (amis végétariens et âmes sensibles s’abstenir !) Il lui faut quelques minutes pour qu’il s’effondre enfin, et d’un dernier coup de tète il plante ses cornes dans la terre, nous laissant libre vue a son trou de gorge béant.

La bete se debat

La bete se debat

Tout le monde se rassemble alors autour du cercueil, les jeunes le soulèvent et le font sauter plusieurs fois. Les personnes plus âgées et les femmes sont derrière sous un grand voile.

Procession apres le sacrifice

Procession apres le sacrifice

On procède alors à une petite procession jusqu’à un autre champ ou on assiste à des petits combats de buffles. Les animaux se donnent quelques coups de cornes jusqu’à ce qu’il y en ait un qui s’enfuit. Il faut faire attention de ne pas se retrouver sur le chemin d’un buffle qui s’enfuit.  Il est alors déclaré perdant, mais de toute façon au final les deux combattants seront sacrifies !

Procession des invites aux funerailles

Procession des invites aux funerailles

 

Retour a la place initiale ou le cercueil est porté avec toujours autant de douceur (lire : secousses  assez violentes !)
Une marre de sang encercle le buffle préalablement sacrifié. Des hommes viennent enfin le dépiécer, certain partant avec la peau, d’autres avec un sabot. Le spectacle est assez gore tout de même. Mais parait-il que demain il y aura bien plus d’animaux sacrifiés, quel dommage nous ne serons plus la !
Nous passons le reste de la journée à se balader en scooter sur d’autres sites nous permettant de mieux comprendre la culture Toraja, ses croyances et son mode de vie.
Les maisons sont très particulières : traditionnellement en bambou, elles ont un toit en forme de bateau. Selon la mythologie Toraja, les ancêtres seraient arrivés depuis l’Indochine par la mer sur Sulawesi. N’ayant pas de maison, ils ont habité dans leur bateau, et par tradition on a toujours construit des maisons en forme de bateau.

kete Kesu

Village de kete Kesu, maisons traditionelles Toraja

 

Aujourd’hui encore les maisons sont construites de même, cependant elles contiennent une majorité de bois car le bambou coute trop cher, et le toit est fait de tôle.
Toujours en ce qui concerne les funérailles, nous visitons d’autres sites pour les enterrements : un tronc d’arbre ou étaient attaches les bébés morts avant d’avoir fait leur première dent, des grottes ou des cercueils vieux de plusieurs centaines d’années s’entassent à cote de statues représentants les morts.
Maintenant la façon la plus courante est de mettre les corps dans des sortes de caveaux familiaux creusés dans des énormes blocs de roche.

Les ossements sont exposes

Ossements de plusieurs centaines d'annees

Tombeau des bebes

Tombeau des bebes sur les arbres

Grotte de sepultures

Tout ceci bien sur parait assez morbide pour nous, tous ces os et cranes partout, mais pour les Toraja tout se tourne autour de la mort et cela reste très festif.
Chaque famille possède au moins un buffle qu’elle élève  pour une cérémonie funéraire.
Parlant buffles, nous voila sur un marché aux animaux. Des centaines de buffles sont la, en attente d’être achetés, troques. Les plus chers, les albinos à la peau blanche et aux yeux bleus valent dans les 20 000 euros !
Sinon pour un plus petit budget, genre 200 euros, on peut s’offrir un beau petit porc.

Marche aux buffles

On trouve aussi du cafe indonesien sur le marche, EXCELLENT !

Pour compléter cette découverte de la vie Toraja nous sommes partis faire un trek de 3 jours. Nous avons traverses de magnifiques rizières d’un vert fluo, nous avons grimpe dans les cultures en terrasses, nous avons glissé dans des flaques de boue, et Pepito a retenu Fleuf par son sac alors qu’elle chutait 1m50 plus bas dans une belle rizière avec au moins 30 cms d’eau boueuse !
Nous avons dormi dans une belle maison traditionnelle et nous n’avons pas assisté a un nouveau sacrifice d’animal, sans regret !

Rizieres en terrasses

 

 

Notre guide nous faisant decouvrir son beau pays

Rizieres en terrasses

Un peu de pluie, mais toujours aussi beau pour nous

Rizieres indonesiennes

Rizieres indonesiennes

Rizieres en terrasses

Rizieres indonesiennes

Marche dans les rizieres indonesiennes

Rizieres en terrasses

Rizieres en terrasses

 

Chiot local

Chiot local !

Village toraja

Sur la route, village Toraja

Rema

Rema, petite fille de 4 ans

Grand mere Marta

Grand mere Marta, notre hote pour une nuit

Notre hebergment traditionnel toraja

Notre hebergment traditionnel Toraja, et non nous n'avons pas adopte la petite Rena pourtant tres mignonne !

La page sur le pays Toraja se tourne pour nous, nous mettons le cap plus au nord des demain matin, en direction de Tentena (13h de bus!) au bord d’un lac, avant de rejoindre les iles Togian pour buller et voir ce que raconte la vie sous-marine…

A bientot !

 

Juste des nouvelles …

avril 19, 2011 By: Pepifleuf Category: Myanmar

Nous sommes toujours sur la route et la connexion internet ne nous permettra pas helas de mettre de photos, ni l’ordinateur non pourvu d’antivirus (sacree frayeur lors de la mise en ligne de nos dernieres photos) Juste des news donc !

Sourire et gentillesse… voila notre quotidien depuis maintenant une vingtaine de jours. Les jours passent et ne se ressemblent pas.
Un nouveau trek de 3 jours nous a amene d’une petite ville (Kalaw) jusqu’a un gros lieu touristique, le lac Inle. Qui dit touriste, dit que nous croisons 1 ou 2 touristes par jour !
Sur la route nous croisons encore enormement de sourires. Dans les villages ethniques ou nous nous arretons pour la nuit, nous nous faisons inviter dans differentes maisons pour boire du the et grignoter. Alors que nous ne pouvons echanger qu’un bonjour et des sourires, on se sent bien.
Sur le chemin parcouru depuis quelques temps par des touristes, quelques enfants se risquent a tendre la main pour demander une piece. Quel dommage que le tourisme apporte cette mendicite enfantine ! Pourquoi les gens qui souhaitent donner ne vont pas dans les ecoles pour donner equitablement et intelligement ? Un sentiment de culpabilite peut etre quand on voit un petit au bord d’un chemin qui semble vivre modestement …
Bon cela reste tout de meme TRES ponctuel pour ce pays ou il y a tellement a voir et ou les gens sont si chaleureux. Nous ne comptons plus les « bonjour » que nous echangeons !

Arrivee au lac Inle donc, un grand lac ou la moitie est occupee par des jardins flottants et des maisons sur pilotis. La traversee silencieuse en petite coque de noix a travers les maisons est magique.

Dans tous les monasteres (ils sont tres nombreux), il y a actuellement une lecture de tous les livres de Bouddha.
Kesako???
Pendant 7 jours, 24h/24, des hommes (aucune femme, sa position est d’ailleurs etrange dans le monde bouddhique ou souvent elle n’a pas le droit de s’approcher et de toucher des statues de Bouddha alors que les hommes en sont autorises…) se relayent pour lire en « chantant » tous les ecrits de Bouddha en langue Pali, au micro, et le son se repand donc dans toutes les villes. Un peu comme les prieres musulmanes au sommet des minarets, sauf que cela dure 24h/24 !!!!
Bon ca reste supportable car pas trop fort, legerement melodieux, et cela nous berce presque quand nous cherchons les bras de Morphee (mais vivement demain quand cela devrait se terminer !)

Demain justement, nous reprenons la route pour une dizaine d’heures de bus (assez inconfortable et non climatise nous a-t-on prevenu) en direction de Bagan, une cite archeologique tres reputee. C’est aussi ca notre periple, des journees un peu moins rigolotes, mais on en retient que les bons moments et cela en devient des anecdotes (enfin, on en reparlera la prochaine fois, hehe!)

Desoles pour le manque de photos cette fois-ci, on se reprendra car comme tous les jours nous nous donnons a coeur joie a memoriser des scenes de ce magnifique pays, qu’on espere pouvoir partager un peu avec vous.

Merci de nous lire, et a tres bientot !

(Photos pas de nous)

Pecheur sur le lac Inle