Tranche de vie: le bus
Histoire de montrer aussi les cotes plus durs du voyage et après vous avoir fait surement un peu salive avec les iles Togian, nous allons vous raconter un trajet en bus.
Il est 11h du matin, nous sommes à Balikpapan, une grosse ville à l’Est de Bornéo qui est notre point d’entrée sur cette nouvelle ile. Nous avons déjà passe plus de 30 minutes dans une agence de voyage pour essayer de connaitre toutes les liaisons aériennes qu’il existe sur Kalimantan en vain, puis encore 30 minutes à trouver un distributeur qui peut nous donner plus de 100 euros en une fois pour limiter les frais bancaires, en vain !
Nous voici au terminal de bus. Nous voulons nous rendre au sud, à Kandangan mais on ne sait pas combien de temps cela va prendre. Les vendeurs de tickets nous proposent d’abord un ticket pour un bus de nuit climatisé qui mettrait 12h. Mais voyager de nuit sur de mauvaises routes, par expérience on sait que ce n’est pas fameux. Il y a alors un bus non climatisé qui part 1h plus tard et qui mettrait seulement 10h. Parfait ! Il reste peu de places, nous demandons des places au milieu mais vu que nous sommes grands on nous conseille de prendre des places au dernier rang pour pouvoir etendre nos jambes. Ok…
Il est 12h10, le vieux bus arrive. A 12h50, le bus démarre enfin. Et la, on a l’impression de se retrouver dans un grand huit : le chauffeur roule à toute allure telle une montagne russe, prend les virages à une vitesse monstrueuse sans toucher au frein, prenant la file inverse alors qu’il n’y a aucune visibilité. Les dernières places du bus que nous avons sont surélevées (le moteur en dessous de nous réchauffant les fesses) nous sautons donc a la moindre occasion, nous forçant à nous cramponner comme on peu. Et c’est parti pour 10h….
13h10 (20 minutes de bus plus tard) nous voila à attendre un ferry.
« Combien de temps devons-nous attendre ? »
« Oh, peut-être 1h, plutôt 2h… »
« ? » Voila même pas 1/2h que nous sommes partis ! Il n’y a donc pas d’horaires pour les ferrys ? Apparemment non.
1h30 plus tard nous prenons place sur le bateau pour une traversée de 1h. Nous remontons dans le bus qui redémarre pratiquement aussi vite et 20 minutes plus tard nouvel arrêt. Que se passe-t-il ?
« Oh c’est la pause repas, il y en a pour 1/2h »
« Mais nous ne serons jamais à 22h à Kandangan ! »
« A 22h ? Oh surement pas, vous n’y serez pas avant 3-4h du matin ! D’ailleurs pourquoi n’avez-vous pas pris le bus de nuit climatisé ? » Ah ben ca on se le demande !! Parce que tout simplement des vendeurs de tickets n’ont aucune idée des distances et temps de trajets de ce qu’ils vendent…
Imaginez donc, nous assis tout au fond d’un bus aux sièges défoncés sur une route pas en meilleure état, filant a toute allure, sans climatisation, avec un gyrophare bleu (bien lumineux des la tombée de la nuit) placé juste derrière nous pour signaler quand le bus freine (remarquez, ce n’est pas souvent !) et avec des voyageurs qui enchainent clopes sur clopes. Et oui, ici pas de loi anti-tabac, pas même dans les transports !
Le gars à coté de Fleuf arrive à trouver le sommeil lui, le chanceux, sur l’épaule de Fleuf…
Nous arrivons finalement entiers et soulagés à 3h30 du matin. Le bus nous pose au bord de la route nous laissant seuls dans la nuit… heureusement nous avons réservé un hôtel qui nous avait donné les indications pour nous y rendre.
3h40, toc-toc à l’hôtel pour avoir notre chambre.
« Full full, no room ! » essaye de nous faire comprendre le gardien dans un langage ressemblant a de l’anglais.
« Comment ca, mais nous avons téléphoné pour réserver ! »
« Yes, full ! »
« … »
C’est dans les moments comme ca ou se dit : « Mais qu’est ce qu’on fou la ! »
Heureusement un autre hôtel se trouve juste en face. A peine plus cher que notre budget habituel, mais à 3h45 du matin après 15h de trajet chaotique l’heure n’est plus aux négociations.
Bienvenue à Kalimantan, partie indonésienne de Bornéo !
D’un autre coté, c’est aussi ca qui fait que le voyage est plein de surprises, et après coup on en rigole souvent avec les autres voyageurs rencontrés sur la route, qui tous ont des anecdotes similaires.