Asie

Népal, Birmanie et Indonésie
Subscribe

Retour en arrière: Trek dans la région du Langtang et de Gosaikund

juillet 15, 2011 By: Pepifleuf Category: Népal

L’avion approche de Kathmandu. Sous nos pieds nous découvrons une vallée complètement plate avec des petits immeubles colorés et éparpillés. Par-ci, par là une colline surgit brusquement du sol, couverte de rizières en terrasses. Et puis il y a ce temple que nous voyons, plus haut que le reste et couvert de nombreux drapeaux népalais. Ce que nous ne savons pas encore, c’est que nous allons passer nos premiers jours à 200m de ce temple  !

Notre guide Chhongba de l’association Shakti Népal vient nous accueillir à l’aéroport. Hop on embarque à 5 dans une voiture plus petite qu’une twingo avec nos sacs sur le toit et c’est parti dans la jungle de la circulation de Kathmandu. Nos yeux se posent partout, notre nez s’ouvre à ses nouvelles odeurs, notre esprit enregistre toutes ces choses longtemps rêvées mais jamais imaginées comme telles.

Nous logeons dans le quartier de Bodnath, un peu à l’écart du centre ville. Chhongba nous pose à l’hôtel et on se donne rendez-vous pour le souper. Parfait, le temps de s’installer et d’une bonne douche pour se remettre du trajet. A 17h30 nous sortons de la chambre et là, c’est le choc : la nuit est tombée, il fait complètement noir. Pas un seul lampadaire, pas une seule lampe quelque part, la ville est plongée dans l’obscurité. Nous apprendrons plus tard qu’il n’y a plus assez d’électricité pour fournir en continu de l’énergie à la tentaculaire Kathmandu qui grossit de façon anarchique chaque jour. Seulement 2 sessions de 4h d’électricité par tranche de 24h selon un calendrier quotidien. Ce soir, nous aurons l’électricité de 1h à 5h du matin.

Quelle sensation étrange de découvrir une ville sous la lumière de sa frontale et de quelques bougies dont se contentent les habitants ! Il y a du monde dans la rue, des enfants, des mendiants, des vendeurs, des pèlerins qui viennent régulièrement prier autour du temple de Bodnath en en faisant 3 fois le tour selon la tradition bouddhique, dans le sens des aiguilles d’une montre.

Chhongba nous attend dans un petit restaurant où nous dégustons nos premiers plats népalais à la chandelle, assis sur un canapé défoncé.

Nous rejoignons nos lits dans un mélange de fatigue et d’excitation de se retrouver là. C’est parti pour 4 mois d’aventure !

1h du matin : l’électricité est revenue, qui a touché à l’interrupteur ?!!

3h du matin : des tambours, une flûte plaintive… nous logeons dans l’enceinte d’un monastère et les moines sont matinaux…

Nous passons nos 2 premiers jours à Kathmandu à la découverte de notre quartier et de celui de Thamel, le quartier touristique de la capitale.

Temple de Bodnath

Temple de Bodnath

Temple de Bodnath

Dubar square, proche de Thamel

Premier jour du trek :

5h du matin, nous avons rendez-vous avec Chhongba pour partir au bus.

5h30, toujours pas de guide. Coup de téléphone (ça serait quand même dommage qu’il nous oublie !), petit problème de taxi, il arrive dans 5 minutes.

5h50, Chhongba arrive tout essoufflé. Vite le bus part dans 40 minutes !

5h55 nous sommes dans le taxi qui a bien compris que nous étions en retard. On se cramponne !

6h26 : ouf le bus est encore là ! On sort en courant, on attache les sacs sur le toit est c’est parti pour …. 10h ! On fait connaissance avec Sherku et Kusang, nos porteurs, 2 adorables gars qui seront à nos petits soins.

Les bus locaux

On nous avait prévenus que nous aurions nos plus grosses sensations lors du trajet en bus. Le début n’est pas si impressionnant que ça. Certes la route tourne pas mal mais l’état est plutôt bon. Et puis petit à petit la route se rétrécit, le goudron se transforme en terre poussiéreuse. Et le ravin se fait de plus en plus profond.

Fabuleux paysage... mais vertigineux !

Accident de bus

Pepito : « Fleuf, ne regarde surtout pas par la fenêtre ! »

Quelle est votre première réaction quand on vous dit ça ? Forcément mes yeux se tournent immédiatement dehors et j’aperçois un bus dans le ravin dans une position verticale inhabituelle.

Fleuf : « Mais pourquoi tu me montres ça ?!!!

– Ah mais non, je t’avais justement dit de ne pas regarder ! »

Le bus s’arrête régulièrement pour charger ou décharger personnes, sacs de riz, poules, chèvre… à l’intérieur nous devons être plus de 40 pour normalement 25 places. Sur le toit ce n’est pas mieux, les cages de poules s’entassent et la chèvre, debout, tente comme elle peut de garder son équilibre parmi les trentaines de personnes qui sont assises là-haut.

 

Chargement de poules

On s’arrête à quelques postes de contrôle  qui font descendre les gens du toit, c’est interdit. On passe le contrôle et environ 50m plus loin, tout le monde réembarque sur le toit.

Les dernières heures sont éprouvantes, les sensations fortes sont finalement bien là. On ne peut que faire confiance aux freins du bus qui prend un peu trop de vitesse à notre goût dans les descentes, on sert les fesses à chaque virage quand on voit le fond de la vallée à des centaines de mètre dessous, et on prie pour ne pas croiser.

On atteint finalement Syabru Besi avec soulagement sans penser au retour que nous devrons faire dans 12 jours !

Première nuit bien agréable, on récupère du trajet en bus où nos « grandes » jambes sont restées coincées de trop longues heures entre des sacs de riz et le siège de devant.

Deuxième jour :

C'est parti pour 11 jours de marche !

Petit singe des montagnes

Journée de 5h de marche environ, dans un décor enchanteur. Nous passons notre premier pont, nous grimpons nos premiers (et loin d’être les dernier) escaliers, qu’on redescend de l’autre côté à peine arrivés au sommet, pour en remonter d’autres quelques mètres plus loin.

Nous longeons une jolie rivière, on aperçoit des singes, et on grimpe assez fort pour terminer la journée. En fait quand on nous annonce 1000m de dénivelé en une journée, il faut savoir qu’on va en faire probablement 50% de plus, le Népal étant une succession de montées et de descentes ! Welcome to Nepal !

 

Premier pont népalais

Et ça continue...

Vieille femme lors de la pause du midi

Boubou se remet des efforts devant un bon plat !

Notre premier lodge, tout en longueur, est installé sur une pente, nous offrant une magnifique vue sur la vallée plus bas et sur les premiers sommets enneigés juste en face de nous.

 

Premier lodge du trek

 

Troisième jour :

On monte, on descend moins que la veille. On traverse une forêt, puis une plaine avec rhododendrons en boutons et quelques ponts. On atteint 3000m d’altitude où des militaires tamponnent notre permis de trek. Et on atteint le village de Langtang avec plaisir en fin d’après-midi. Il commence à faire froid. Dans la soirée quelques flocons de neige viennent nous rappeler que la saison froide n’est pas encore totalement terminée.

 

Sur la route...

Sur la route...

Lodge du déjeuner

Préparation du repas

Des ponts, toujours des ponts...

Petit garçon dégustant un yaourt au lait de yak

Arrivée à Langtang

Moulin à prière, à eau. Attention, à contourner par la gauche

Quatrième jour : journée de repos

Pour nous habituer à l’altitude nous passons la journée dans le village de Langtang. Ce n’est pas juste un regroupement de lodges pour touristes, mais un village habité par des personnes qui y vivent toute l’année, qu’il pleuve, vente ou neige. L’hiver c’est jusqu’à 1m de neige qui peut s’accumuler dans les ruelles et les toits du village.

Village de Langtang

 

 

Préparation du thé tibétain

Chhongba nous fait visiter le monastère tout de bois et sur le passage, des habitants nous invitent à boire du thé tibétain. En effet la majorité des habitants sont exilés du Tibet et qui se sont installés là il y a plusieurs dizaines d’années.

Le thé tibétain, c’est cet étrange thé salé au beurre de yack. La première gorgée est étonnante et puis on s’y fait doucement… mais le soucis réside dans chaque habitation où nous nous rendons, on nous prépare une énorme théière qu’il faut totalement finir avant de repartir, question de politesse. La première fois ça va, la deuxième est un peu plus dure, la troisième fois on n’en peut plus, on a l’impression de boire du beurre fondu !

La technique : boire doucement et laisser les autres terminer leur tasse en premier comme ça ils se feront resservir alors que vous boirez toujours votre première tasse !

Nous sommes touchés par l’accueil qui nous est réservé par les habitants. Les enfants nous sourient, tout le monde nous dit bonjour. Mais parfois nous ressentons aussi que nous sommes une source potentielle de revenus pour eux et n’arrivons pas toujours à distinguer si les gens sont intègrent avec l’accueil qui nous ai fait. Mais nous ne pouvons pas rester insensibles à leur situation souvent très précaire et nous leur en somme infiniment reconnaissants de nous inviter chez eux, même si c’est pour tenter de nous vendre en partant un petit bracelet.

Vieilles dames vers le monastère

Les enfants passent leur journée dehors

Les drapeaux, présents sur toutes les maisons

 

Cinquième jour :

La journée s’annonce tranquille : 400m de dénivelé, fastoche ! La grisaille de la veille a laissé place à un magnifique soleil. Le panorama est tout simplement superbe, et au fur et à mesure que nous grimpons nous nous rapprochons de ces si hauts sommets.

Sur la route ...

Nous atteignons le petit village de Kyangi Gompa pour le repas de midi que nous prenons sur la terrasse, au milieu d’un cirque de hauts sommets enneigés.

Boubou à Kyangi Gompa

 

 

D’avance on savoure la sieste que l’on va effectuer au soleil. Sauf qu’on n’avait pas prévu que Chhongba allait arriver et nous dire « C’est bon vous avez bien mangés ? Alors c’est reparti ! » Comme ça c’est reparti ?

Oui, petit changement de programme : le temps est magnifique aujourd’hui alors il faut en profiter pour faire la petite « colline » environnante car le « petit » pic prévu pour le lendemain risque d’être annulé s’il fait mauvais temps, et surtout il y a un grand risque de ne pas pouvoir aller au sommet à cause d’une trop grande quantité de neige.

On attaque donc la « colline » en début d’après-midi. Il faut savoir que la colline s’élève quand même à 4700m. On interroge donc Chhongba :

« Mais pourquoi parles-tu toujours de colline ? »

« Oh parce que ce n’est pas haut du tout, c’est juste une colline »

« … »

N’empêche que la colline et ses 1000m de dénivelés nous auront bien fait baver. La montée se fait en 2h30 par une pente raide. Le chemin serpente en petits virages. Nous montons doucement mais surement. Chhongba nous montre le sommet. Quoi, déjà là ? Oui oui ! Nous atteignons avec grand plaisir le sommet d’un petit pic rocheux couvert de ces traditionnels drapeaux népalais. Sauf que nous n’avons pas l’impression d’avoir gravi 1000m de dénivelé… sauf que ce n’est que le 1er sommet et que Chhongba ne voulait pas nous décourager !

1er sommet

1er sommet

Nous sommes fatigués mais ça serait trop bête de s’arrêter là. Et puis la pente se fait plus douce, même si les abords sont légèrement plus vertigineux. Et enfin le voilà le sommet, le vrai, enneigé. Des dizaines de drapeaux flottent dans le vent, nous posons également le notre. On y est arrivé !

 

Superbe panorama, autant sur tous les sommets aux alentours que sur le glacier voisin. Comme une carte postale ! Nous sommes heureux.

Le soleil baisse tranquillement et c’est l’heure du retour, mais malgré ça Chhongba nous laisse savourer le plaisir d’être arrivés au plus au sommet que nous effectuerons pour notre premier trek. A ce moment là nous oublions toutes les douleurs, toutes les difficultés éprouvées, ce n’est que du bonheur.

Sherku et Kusang sont également contents d’être là, c’est la première fois qu’ils gravissent « la colline ». Ils prennent des photos avec leur téléphone portable pour leur profil facebook !

 

Vue du 2nd sommet

Nous aussi on accroche nos drapeaux !

 

2ème sommet: on y est !

 

 

2nd sommet

Cette fois le soleil se fait bas, il faut y aller. Les montagnes s’éclairent d’une belle lumière rose-orangée, on ne regarde pas où on met les pieds, nos yeux restent fixés sur les sommets qui changent continuellement.

On redescend...

Coucher de soleil sur les sommets

Coucher de soleil sur les sommets

 

 

Nous atteignons le lodge à la tombée de la nuit, de justesse pour y voir quelque chose, évidemment toutes nos frontales étaient restées au lodge !

Le dhal-bat du soir (littéralement riz-lentilles), ce plat de riz accompagné d’un curry et de légumes (le tout à volonté), dégusté autour du feu, est bien plus apprécié après une si belle journée.

Sixième jour :

Nous aurions pu nous rendre au sommet du Tsergo Ri aujourd’hui, malheureusement la situation météorologique étant incertaine nous préférons passer une journée plus reposante et rester sur la belle ascension de la veille. Et nous avons bien fait, le temps se dégradant en milieu de journée.

Journée plus reposante dit quand même 6h de marche ! Pas de dénivelé par contre, nous nous enfonçons dans la vallée en longeant le cours d’eau du Langtang. On en profite pour demander comment ça se fait qu’avec tant d’eau et de barrages au Népal il n’y ai pas assez d’électricité.

Chhongba nous explique que le Népal est en effet le 2nd pays au monde le plus irrigué après le Brésil. Beaucoup d’eau donc, permettant la construction de barrages hydrauliques. Sauf que le Népal n’étant pas très riche et n’ayant pas besoin non plus de beaucoup d’électricité il demande l’aide entre autres de son grand voisin, l’Inde, pour la construction.

Les barrages étant donc financés par l’Inde, le Népal lui vend l’électricité produite et n’a plus l’argent pour pouvoir lui en racheter. Toutes les ressources partent donc à l’étranger. Et la situation s’empire car les demandes en électricité sont de plus en plus fortes principalement à Kathmandu, cette ville qui a grossit de manière anarchique suite à la fuite des paysans persécutés par la répression Maoïste des années 2000 (les Maoïstes sont maintenant au pouvoir).

Nous rentrons au lodge en milieu d’après-midi. Le temps s’est couvert, nous restons au près du feu pour tenter d’y trouver un peu de chaleur.

Dans les hautes vallées

Dans les hautes vallées

Les rivières gelées

Pique-nique à l'abri du vent

Les hautes sommets, de + de 6000m

Septième jour :

Notre bouteille d'eau dans la chambre: la nuit a été froide !

Que c’est dur de sortir de son duvet le matin, la température a été négative pendant la nuit ! Sortir de la chaleur de son duvet et enfiler des vêtements froids… il faut faire vite pour aller encore plus vite auprès du feu et manger un porridge !

 

Aujourd’hui nous redescendons jusqu’au lodge du premier jour. Longue journée de descente agrémentée de pauses régulières de thé.

A 3000m d’altitude on repasse par le poste militaire, on vérifie à nouveau notre permis de trek.

Nous atteignons avec grand plaisir le lodge. Il fait doux, et surtout il y a une douche, et chaude ! des petites choses simples font parfois un grand plaisir ! On se permet même une bonne bière pour cette première partie du trek effectuée.

 

On repasse par le village de Langtang

 

Huitième jour :

Sur le papier il n’y a pratiquement pas de dénivelé. Ca, c’est sur le papier.

En pratique on descend 1000m pour en remonter 1200. Et c’est tout de suite plus difficile !

On descend en bas jusqu'au pont, pour remonter encore plus haut de l'autre côté

 

 

Nous quittons la vallée du Langtang pour découvrir celle de Gosaikund. La végétation change, les montagnes aussi. Nous ne voyons pas encore de sommets enneigés, nous longeons des bambous, des cultures en terrasses. Des cultures en terrasses que nous grimpons en fin de journée de marche pour nous rendre dans le village de Thulo Syabru tout en hauteur. Les dernières marches sont difficiles mais le lodge est là, tout au sommet sur une crête, et permet d’observer un superbe panorama sur les vallées de chaque côté.

Des escaliers... et encore des escaliers !

Le village de Thulo Syabru tout en hauteur se cache dans les cultures en terrasses

Notre chambre, au sommet d'une crête

Neuvième jour :

Courte journée de marche, mais au niveau difficulté, c’est dans le top des journées difficiles ! Nous réalisons 1000m de dénivelés en … 2h20. La montée est très rude et même les porteurs d’habitude assez peinards en bavent un peu (un peu !)

L’atmosphère est étrange car au loin sur un autre versant il y a un incendie, ce qui fait que le soleil voilé et le ciel rosé nous apparaissent comme lors d’un coucher de soleil.

La pause du midi après cette montée est la bienvenue. On s’attarderait bien mais il fait un peu froid et il faut continuer la marche. On repart donc pour … 3/4h de marche !

« Quoi, on est déjà arrivés ?!! » Alors ça c’est de la surprise ! Nous atteignons le lodge en milieu d’après-midi, nous sommes dans un superbe hébergement, et on peut même faire une petite sieste au soleil. Un régal !

Vue sur le village posé sur sa crête

Les temples, partout, même au milieu des forêts

Quelques passages neigeux

Temps libre le soir pour faire des parties de billard local

Dixième jour :

Dernière journée d’ascension. Après un court passage sous des pins (oui oui), on atteint une raide pente. On aperçoit au loin le lodge où nous allons manger, ce n’est pas très loin, mais très haut ! Chaque pas nous en rapproche un peu plus, mais ça nous parait toujours trop loin encore. Le vent s’est levé, il fait froid.

Enfin nous faisons la pause dans un lodge froid. Seul le feu de la cuisine nous réchauffe légèrement.

On se réchauffe !

 

 

Nous repartons sous un vent glacial en direction d’une crête. Nous sommes emmitouflés sous toutes nos épaisseurs mais le vent s’infiltre encore sous la capuche.

La montée dans le froid

Enfin nous basculons sur un autre versant et le vent est totalement retombé. Et nous avons même vite chaud car le chemin suit la corniche et le précipice est plutôt impressionnant !

 

Petite corniche pour rejoindre les lacs de Gosaikund

Gosaïkund, nous voilà au bord des magnifiques lacs de Gosaikund perchés à plus de 4000m d’altitude. Le lodge est situé proche du lac principal. On se réchauffe au bord du feu et Chhongba nous propose de nous balader un peu dans le village. On hésite, il fait froid et on a déjà bien crapahuté. Bon c’est dommage d’être là et de ne rien faire alors c’est parti.

Le lodge surplombe le lac

On longe le lac encore gelé, ce lac mythique. Doucement l’atmosphère sacrée du lieu nous envoûte à notre tour. On entreprend tout le tour du lac, on s’enfonce parfois d’une bonne dizaine de cms dans la neige mais la magie du lieu nous fait totalement oublier le froid et la fatigue accumulée de la journée. On termine le tour du lac par un magnifique coucher de soleil au fond de la vallée que nous surplombons.

 

Onzième jour :

Courte journée pour redescendre au lodge de la veille. Le vent est retombé, le ciel est totalement dégagé et nous nous retrouvons face à un panorama à couper le souffle : devant nous l’immense chaine de l’Himalaya nous fait face. Nous apercevons même au loin des 8000m et la chaine des Annapurnas. Wouah, quel décor ! On resterait des heures à contempler toutes ces montagnes les plus hautes du monde.

La redescente est facile, nous retraversons la forêt de pins. Il fait chaud, il ne manquerait que les cigales et on se croirait dans le sud de la France !

Un lac de Gosaikund sous le beau soleil du petit matin

 

La corniche en sens inverse

Panorama avec au loin les Annapurnas à gauche

 

 

 

 

Douxième jour :

Grosse descente jusqu’à Dhunche. C’est assez raide et nous plaignons les randonneurs que nous croisons, chacun son tour d’en baver !

Nous atteignons notre ville d’arrivée en début d’après-midi où nous déjeunons avant de parcourir le lieu à la rencontre de la vie Népalaise. Retour doux à la civilisation.

Par la fenêtre de l’hôtel nous voyons la route empruntée par les bus… et on pense déjà au chemin qu’il va falloir parcourir, aux précipices que nous allons approcher, vivement le lendemain soir !

Ca redescend raide

Et encore des escaliers !

Fin du trek !

Arrivée au village de Dhunche

Dhunche

Dhunche

Dhunche

La route que l'on va emprunter le lendemain...

 

Treizième jour :

Le bus part à 7h30. 7h45 le moteur est mis en marche, 7h50 on part.

7h51 on s’arrête prendre des passagers qui attendaient depuis 30 minutes le passage du bus à 150m du départ.

7h52 nouvel arrêt. Idem à 7h53, 7h54 ….

On ne sait pas vraiment quand on a vraiment quitté le village finalement.

Il a beaucoup plu pendant la nuit, le chemin est boueux et il arrive au bus de glisser ou de s’embourber. Tellement que tous les passagers ont dû descendre et qu’il a fallu 3 essais au bus pour monter une petite côte.

Le retour, pourtant bien plus court que l’aller, nous parait long. On s’arrête plusieurs fois pour charger ou décharger, pour croiser, pour changer un pneu (même pas crevé!), pour observer un accident mortel qui s’est passé la veille.

Nous atteignons avec soulagement Kathmandu en milieu d’après-midi.

 

On croise...

On croise toujours

On pousse

On change de roue

On discute calmement lors d'un accrochage

Et on longe toujours de beaux mais vertigineux paysages

Enfin, Kathmandu !

Après une telle expérience de vie que nous avons partagés avec notre guide Chhongba et nos porteurs Sherku et Kusang nous ne pouvons pas leur dire au-revoir comme ça à la porte d’un taxi.

Nous partageons un dernier repas tous ensembles dans le 1er restaurant, sur les canapés défoncés et à la lumière de chandelles.

Nous n’avons pas développé dans ce récit plus que ça les rapports, les échanges et le soutient que nous ont donné nos accompagnateurs, ce n’était pas le but, nous dirons juste qu’ils ont été une équipe formidable. Nous n’étions par des touristes accompagnés par un guide et des porteurs, nous étions une belle équipe entière.

 

Merci à vous, Chhongba, Sherku et Kusang !

Si un jour le Népal vous tente nous ne pouvons que vous conseiller le très bon compagnonnage de l’équipe de Shakti Népal. Et en plus d’une très bonne équipe, vous participerez au développement de cette association pour aider des enfants en difficulté à Kathmandu, ainsi qu’à l’aide des personnes de Langtang village à isoler leur maison contre le froid qui sévit le ¾ de l’année.

Les "grands" de l'école construite par Shakti Népal. Un grand MERCI à tous ceux qui nous ont aidés pour leur apporter jeux et fournitures scolaires !

 

Thulo Syabru

Et après ?

juillet 06, 2011 By: Pepifleuf Category: Avant - Après

Nous nous sommes vraiment régalés pendant ces 4 mois, nous avons découvert des pays et des paysages totalement différents, nous avons fait de belles rencontres, que ce soient avec d’autres voyageurs qu’avec des gens locaux avec qui nous avons partage un petit bout de quotidien. Nous avons vu des milliers de visages, des centaines de rires quand une personne se regarde dans l’aperçu de notre appareil photos, nous avons échangé des dizaines d’adresses pour le jour ou on reviendra.

Ce que nous a appris ce voyage :
Evidemment qu’il existe de très belles choses sur cette terre et que c’est une chance que nous avons d’avoir les moyens de voyager et d’avoir pu le faire pour 4 mois durant.
Nous nous sommes également rendus vraiment compte des difficultés du monde dans lequel nous vivons. Les grands problèmes majeurs qui touchent une bonne partie de la population :
– l’accès à l’eau courante peut être quelque chose de difficile. Certains villages se contentent d’un puits et d’autres d’une rivière marron dans laquelle sont faits vaisselle, lessive, jeux d’enfants, douche et toilettes.
l’accès a l’électricité. Entre autres nous n’aurions pas imaginé que la capitale d’un pays (Kathmandu au Népal) puisse ainsi régresser et devoir gérer l’électricité quartier par quartier, uniquement deux fois 4h par jour.  A d’autres endroits, les villageois se suffisent d’un groupe électrogène le soir, de 18h a 21h
– la gestion des déchets est quasi inexistante dans bien de nombreux lieux. Le résultat ce sont des décharges partout ou il y a de la place, surtout frappant a Kathmandu, des odeurs nauséabondes, des habitants qui brulent tous les soirs leurs déchets, plongeant les villages a la tombée de la nuit dans des odeurs de plastique brulé. Pas de poubelle, quand on a quelque chose à jeter on le fait la ou on est.
Comme on dit souvent, l’écologie est un problème de riches.
– l’accès aux sanitaires. Quelque chose qui nous parait tellement normal pour nous. On se rappelle d’un village ou on passait la nuit : on demande ou se trouve le lieu du petit coin, on nous répond que c’est partout dans la jungle aux alentours. Même pas un lieu plus dédié ? Non…

Bref des choses marquantes, des choses dont on est contents d’en avoir été témoins et qui on espère nous  n’oublierons jamais  dans notre quotidien. On ne va pas dire qu’en France il n’y a aucun problème et que puisqu’il y a pire ailleurs on doit se taire, non on doit se battre pour conserver nos avantages, mais ce sont des choses différentes qui vont nous faire relativiser.

Mais il n’y a pas eu que ca non plus. Comme déjà dit dans les autres articles nous avons traversé des paysages magnifiques, nous avons vu des choses que nous n’imaginions même pas. Tous les jours ont été différents et nous avons su apprécier chaque moment, contents de ce que nous vivions.

Êtes-vous contents de rentrer ?
Dans nos têtes nous étions programmés pour partir 4 mois et nous touchons à la fin. Nous nous sommes préparés a ce retour et sommes contents de retrouver quelques habitudes, notre petit confort de dormir dans un bon lit tous les soirs, revoir les amis, la famille, les collègues.

Alors nous faisons avec ce retour, et surtout nous allons enfin prendre le temps de digérer tout ce que nous avons vécu. Le Népal semble tellement loin, la Birmanie s’est retrouvée coincée entre la visite de 2 autres pays, on a besoin de poser un peu tout ca a plat et se dire : purée qu’est ce que c’était bien !

Nous rentrons donc heureux, heureux de ce que nous avons vecu, heureux de ce qu’on va retrouver, et heureux des futurs projets qu’on veut mettre en œuvre.

Un grand merci de nous avoir suivi et a très bientôt de vive voix !

Prochaine mise à jour du blog pour la galerie photos ainsi que pour un récit du trek népalais, durant l’été…

 

Birmanie, un monde de contrastes

mai 01, 2011 By: Pepifleuf Category: Myanmar

28 jours en Birmanie, la duree maximale du visa touristique. Nous pouvons maintenant faire un petit bilan de ce qu’on a ressenti face a ce pays mal connu :

– la gentillesse des gens : tout le monde sourit ici, on nous fait coucou, on nous regarde avec etonnement, on nous prend meme en photos.
Les gens sont tres accueillants, comme ces 2 fois lors du trek de 3 jours ou nous nous sommes fait inviter dans les villages ou nous passions la nuit par des familles pour boire un the. Pas besoin de mots, les gestes et les sourires suffisent. Les gens sont tres heureux de nous montrer leurs enfants.
Et puis on se rappelle de cette petite fille qui en nous voyant se met a sauter et a faire des grands coucous.

Sourire birman, partout dans le pays

L'accueil: cette famille nous a invitee chez elle pour y passer la nuit

Les enfants sont si droles et mignons. Ici jeune porteur d'eau

 

 

– la variete des paysages : lac, villes, pages, temples, montagnes… les jours se suivent et ne se ressemblent pas, la Birmanie est un pays varie.

Rizieres

Petit Bagan a Hsipaw

– la nourriture : de ce cote la nous ne sommes pas emballes, nos papilles n’ont pas ete tres souvent emoustillees. On trouve beaucoup de plats chinois et on avoue qu’on s’est souvent rabattus dessus. Il faut connaitre les bonnes adresses birmanes pour bien manger.

– la repression : de notre cote nous ne l’avons pas du tout senti en tant que touriste. On avait lu maintes recommandations comme quoi il ne faut jamais parler a un militaire, faire tres attention… nous avons etre surpris de trouver des militaires tres decontractes a certains endroits.
De meme on nous avait dit qu’il ne faut pas parler du gouvernement aux habitants, ca peut etre dangereux pour eux… plusieurs personnes nous ont parle de la situation du pays, et des gens qui etaient loin d’aimer leur nouveau president. La seule retenue etait pour parler d’Aung San Suu Kyi (prix nobel de la paix et principale opposante au gouvernement), ils ne prononcent pas son nom mais parlent de « The Lady ».

D’autres personnes nous font comprendre qu’ils n’ont pas le choix que d’accepter la situation, alors ils essayent de voir le bon cote des choses : le pays se developpe, certes tres lentement, mais les infrastructures se batissent, des routes se construisent. Le gouvernement ne reste pas les mains dans les poches, meme si dans ces fameuses poches se trouve enormement d’argent qui sera depense uniquement pour la junte militaire, construire de belles villas autour de lacs artificiels et des nouveaux terrains de golf.

Maison de 'La Lady' a Yangon

 

– ce qu’on n’avait pas dit :

  • The New Light Of Myanmar: nous avions poste une photo de ce journal pro-gouvernement, comment les gens peuvent croire ce qui y est ecrit?
    Le journal se compose en 3 sections :

    • La premiere parle de l’international ou tout va mal: attentat au Maroc, 2 morts dans un accident de car au Chili, arrestation d’un traffiquant en Inde… ca va du meurtre au fait divers, mais tout est plus ou moins mauvais.
    • La seconde est a propos du pays : le ministre des transports est en deplacement dans telle ville pour voir l’avancement du pont, tel ministre a recu tel autre ministre, nouvelle canalisation d’eau a tel endroit… tout est la pour montrer que le pays se developpe lentement mais surement, tout va bien.
    • La troisieme partie est pour les resultats sportifs du monde entier.
    • Et puis il y a la 1ere et derniere page du journal ou sont ecrits en gros les desirs du peuple, les raisons d’un bon fonctionnement d’une democratie, il est precise que le pays ne peut se developper que grace a la solidarite du peuple birman….

    Bref ce journal nous parait comme un gros lavage de cerveau.
    Voici pour illustration un extrait de l’excellente BD « Chroniques birmanes » de Guy Delisle.

    Extrait de chroniques Birmanes: New Light of Myanmar 1

Extrait de chroniques Birmanes: New Light of Myanmar 2

Extrait de chroniques Birmanes: New Light of Myanmar 3

Chroniques Birmanes

 

  • Problemes militaires : lors de notre sejour a Hsipaw, nous voulions faire une boucle de 2 jours de marche mais on nous l’a fortement deconseille (nous avons fait un aller-retour de 2 jours dans un petit village). La raison etait des problemes recents d’armees qui se battent. Plusieurs ethnies se sont regroupees pour se battre contre le gouvernement car ce dernier ne s’occupe pas du tout des nombreuses minorites du pays. Les ethnies ne reconnaissent pas la junte militaire. Nous ne savons pas vraiment ce qui se passe mais de nombreuses zones du pays sont soumises a reglementation, voire sont interdites aux touristes.
  • Carriere ou exploitation d’hommes? Nous sommes parfois soumis a d’etranges spectacles, comme cette carriere ou des centaines d’hommes et de femmes travaillent sous un soleil de plong a transporter des sacs de pierres. Aucun vehicule, seulement des colonnes de gens qui montent et descendent la carriere pour remplir et vider leur panier.
    Le lieu est entoure de barrieres et des gens armes sont disposes tout le long. Une vraie exploitation…

– les trucs typiques de la Birmanie :

  • Beaucoup de personnes machent a longueur de journee du Betel, ce melange qui rend les dents rougeatre, voire noires, a vie. Ce truc fait enormement saliver et partout les gens crachent, rendant les trottoirs et les coins de murs rouges sang. Ainsi Pepito s’inquietant de la sante de ses dents se rend dans une pharmacie demander du fil dentaire. Pas facile de se faire comprendre, et quand le pharmacien pense comprendre, il nous repond dans un sourire rouge et edente qu’il n’en a pas. Forcement vu la dentition on aurait du s’en douter !
  • Autre fait, les gens portent pratiquement tous un longyis. Il s’agit d’un tissu qu’on enroule autour de sa taille, les hommes faisant un gros noeud pour l’attacher devant, les femmes rentrent le tissus sur le cote, un peu comme on attacherait une serviette de bains. Resultat tout le monde parait en jupe, et c’est vraimend adequat vu la chaleur qu’il fait.
Habit typique en Birmanie (pas nous hein !)

 

  • En Birmanie les distributeurs d’argent n’existent pas (embargo americain). Il faut donc penser a avoir des dollars ou des euros sur soi AVANT de rentrer dans le pays puis les changer a l’arrivee.
    Cependant les taux dans les banques sont tres mauvais, le meilleur taux est au marche noir. On change donc tout son argent et on se retrouve tres vite presque millionaire.

Tout en billet de 1000Ks, equivalent a peu pres a 1 euro

– allergiques aux bouddhas, passez votre chemin !
Des pagodes, des temples bouddhistes, il y en a partout: des grands, des petits, des vieux, des nouveaux, des anciens mais renoves de facon moderne, des jaunes, des blancs, des de couleur brique, des couverts d’emeraude, … s’il y a bien une chose qui se developpe a la vitesse grand V, c’est bien tout ce qui touche a la religion. Rien que dans une petite ville a l’ouest de Mandalay on decompte plus de 500 petits temples dedies au culte. Et a chaque fois a l’interieur plusieurs dizaines de bouddhas.
Nous serons pret a parier qu’il y a plus de statues de Bouddha que d’habitants !
Et l’argent qui y est depense est effarant… la pagode de Shwedagon a Yangon serait entierement faite d’or, et a son sommet tronent bijoux, diamants, emeraude…

Pagode Shwedagon a Yangon

 

Il y aurait encore tant de choses a raconter sur ce pays… Pour d’eventuels futurs voyageurs nous mettrons une idee du budget et des conseils pratiques a notre retour en France.

En tous cas c’est un pays qui nous a enchante, mais pas forcement le plus facile pour voyager en routard, surtout pendant la fin de la saison seche ou la chaleur est parfois insoutenable (pourtant nous en sommes pas a notre 1er pays chaud) et pendant les vacances du festival de l’eau ou il n’y a plus aucun transport terrestre pendant une semaine (et ensuite tout est complet!), ca demande une certaine organisation et une facilite a rebondir sur les changements de plan !